S’alimenter après une chirurgie bariatrique

Après une opération de chirurgie bariatrique (sleeve gastrectomie ou un by-pass gastrique), le résultat définitif de l’opération et le confort quotidien seront directement corrélés aux nouvelles habitudes alimentaires.

Dès le lendemain de l’opération, il est impératif d’adopter une alimentation équilibrée, en quantité et qualité compatibles avec l’intervention subie et son objectif.

Les organes digestifs ont en effet supporté un choc opératoire inhérent à l’intervention, et doivent d’abord cicatriser. Par ailleurs, après une chirurgie de l’obésité, l’estomac est rétréci. Il faut donc éviter de trop le remplir pour ne pas le distendre, sous peine de douleurs et de divers désagréments (vomissements, ballonnements, diarrhées).

Certaines personnes opérées peuvent éprouver une inquiétude à reprendre leur alimentation après l’opération. Quelques réflexes simples à adapter étape par étape permettent cependant de trouver au plus vite un nouvel équilibre.

L’idéal est donc d’ingérer de petites quantités de nourriture pour commencer, et de ne jamais aller jusqu’à la sensation de complète satiété.

Il faut donc aussitôt entreprendre une rééducation des sensations, en étant attentif aux signaux envoyés par l’estomac quand il est plein, ou presque plein, et en gardant à l’esprit qu’il a une capacité franchement réduite.

La solution est donc, surtout dans les premières semaines, d’absorber de petites portions en prenant son temps et en mastiquant bien. Les sensations désagréables doivent être « écoutées ». Si une sensation de lourdeur ou de tension survient, il suffit de stopper le repas et de marcher lentement un moment même bref, pour initier le processus de vidange gastrique.

Il est également important de boire en dehors des repas, régulièrement et en petite quantité.

Passées les 4 à 6 semaines de transition et d’alimentation liquide puis semi-liquide, l’alimentation peut à nouveau être variée mais elle doit respecter certaines règles simples, pour garantir l’amaigrissement sans carence ni malaise, et pour éviter les complications.

Conseils pratiques :

Un repas même très léger doit durer un minimum de temps (30 minutes au moins), les bouchées doivent donc être avalées sur un rythme paisible, au calme, assis devant une table. Reposer ses couverts entre chaque bouchée est également un « truc » pour contrôler son rythme.

Une fois l’étape passée de l’alimentation liquide ou semi-liquide, les morceaux doivent être entièrement et calmement mastiqués.

Se servir la quantité prévue pour le repas sur une assiette permet d’éliminer la tentation de se resservir, et de vérifier le bon équilibre nutritionnel du menu.

Les repas doivent favoriser les protéines (œufs, poisson, viande, crustacés, tofu, soja, fromage…), afin de garantir un apport nutritionnel malgré les petites quantités. Les protéines favorisent également la cicatrisation et limitent la fonte de la masse musculaire.

Favoriser les aliments bien cuits car plus digestes que crus, ce qui limite certaines réactions assez banales les premiers mois : crampes, ballonnements, diarrhées.

Eviter les sucres rapides (confiseries, pâtisseries surtout) et le gras (friture, chips, beignets, plats en sauce) dont la digestion mobilise l’organisme pour un apport nutritionnel limité. S’agissant du sucre, il faut favoriser les fruits cuits, mixés ou en compote, puis en petits morceaux par la suite.

Préférer de la viande hachée plutôt que du poulet (fibreux et plus sec), des biscottes plutôt que du pain blanc, un potage plutôt qu’une salade.

Eliminer l’alcool et le tabac, qui freinent la cicatrisation, ainsi que les boissons gazeuses dans les premiers mois.

L’adoption de ces règles simples permettra une reprise de l’alimentation sans inconfort ni risque de complication, et constituera un équilibre garantissant le maintien du poids recherché.