Chirurgie de la vésicule biliaire

La chirurgie de la vésicule biliaire ou cholécystectomie consiste en l'ablation de la vésicule biliaire nécessaire dans le cas d'apparition de calculs douloureux ou encore d'inflammation ou de tumeurs.

Qu'est-ce que la vésicule biliaire ?

Cet organe a la forme d'un petit sac en forme de poire, appendu sous le foie, à la droite de l'abdomen, raccordé par le canal cystique au canal cholédoque. La vésicule biliaire a pour fonction de stocker la bille produite par le foie.

Au moment d'un repas, la vésicule biliaire se contracte pour expulser la bile dans le duodénum, c'est-à-dire le début de l'intestin.

La bile contient les sels biliaires qui facilitent la digestion et l'assimilation des graisses, mais qui ne sont pas indispensables au processus digestif. C'est pour cette raison que l'ablation de la vésicule est facilement envisageable.

Dans quel cas la chirurgie est-elle nécessaire ?

La vésicule biliaire peut produire des calculs : ce sont des « pierres », qui ont en effet l'apparence de petits cailloux, d'une taille et forme variables d'un individu à l'autre. Un calcul peut avoir la taille d'un grain de sable, jusqu'à celle d'une balle de golf. La taille d'un calcul a tendance à augmenter avec le temps.

Les calculs sont en réalité des conglomérats de cholestérol cristallisé, souvent par excès de consommation de graisse animale, parfois pour une cause génétique (drépanocytose). Les calculs peuvent également se développer dans la voie biliaire appelée le canal cholédoque. Ces calculs biliaires sont, dans la grande majorité des cas, asymptomatiques, et ne nécessitent pas d'intervention.

Mais les calculs peuvent devenir une pathologie (appelés aussi cholélithiase), dès lors qu'ils sont douloureux et envahissants au point de nécessiter une intervention.

La vésicule biliaire peut également souffrir d'inflammation (appelée cholécystite aigüe), ou encore de polypes associés à un risque élevé de cancer, ou d'une tumeur cancéreuse.

Les causes de calculs biliaires sont diverses. L'alimentation, l'âge et le poids du patient (au delà de 65 ans) sont des facteurs aggravants, l'obésité a fortiori, et le sexe féminin est un peu plus concerné que les hommes.

Lorsque les calculs sont asymptomatiques, ils sont le plus souvent découverts par hasard lors d'une échographie abdominale.

Dans toutes ces situations, la seule solution curative est une intervention chirurgicale, appelée cholécystectomie, c'est-à-dire l'ablation de la vésicule biliaire.

Il est nécessaire d'ôter la vésicule en cas de calculs d'une taille trop importante et/ou mal placés, car ils entraînent alors une colique hépatique (d'origine biliaire), reconnaissable à la douleur épigastrique brutale et intense au niveau de l'estomac, qui irradie jusque dans le dos ou vers l'omoplate droite.

Aux douleurs peuvent s'ajouter des nausées. Ces manifestations peuvent durer quelques minutes ou quelques heures, souvent le soir ou la nuit, et disparaissent aussi soudainement qu'elles apparaissent.

Au-delà d'une durée de 6 heures donnant lieu à ces douleurs, il est impératif de consulter en urgence : la migration des calculs peut entraîner des complications graves susceptibles d'engager le pronostic vital (septicémie, pancréatite aigüe).

Les douleurs peuvent être plus modérées, assorties d'un point fixe dans le dos ou sous les côtes à droite, et se manifester surtout après des repas gras.

En tous les cas, des examens sont effectués afin de vérifier que l'origine des douleurs est bien la présence de calculs biliaires, pour éviter une ablation inutile de l'organe.

Comment se déroule l'opération ?

L'ablation de la vésicule biliaire (cholécystectomie) s'effectue sous cœlioscopie : l'intervention dure moins d'une heure, et se fait au moyen de 4 petits trous par lesquels le chirurgien introduit une caméra et les micro-outils nécessaires.

Dans ce cas l'intervention est réalisée le plus souvent en ambulatoire : le patient peut rentrer à son domicile le soir même, avec une prescription d'antalgiques.

En cas de cholécystite aigüe, la vésicule est inflammée et l'intervention, plus difficile, ne peut se pratiquer en ambulatoire, et nécessite quelques jours d'hospitalisation. Cela permet notamment d'administrer une antibiothérapie en intraveineuse pendant 48 heures, qui sera poursuivie par voie orale pendant 5 jours.

La technique dans tous les cas consiste à ôter la vésicule, après avoir fermé et sectionné et le canal cystique.

Les complications sont rares (1%) : hémorragie ou hématome, plaie biliaire, et sont souvent liées à une anomalie anatomique de la région, ou à une intervention effectuée en urgence, avec infection déclarée.

Du fait de l'injection de gaz dans l'abdomen pour faciliter l'intervention, les douleurs post-opératoires sont fréquentes et peuvent être intenses dans les épaules, mais disparaissent en quelques jours.

Quelles sont les suites de l'opération ?

L'ablation de la vésicule biliaire n'entraîne aucun régime alimentaire spécifique, n'étant pas indispensable à la digestion, mais on peut subir quelques diarrhées ou une accélération du transit, phénomènes temporaires.

Les diarrhées sont dues à l'écoulement de la bile en continu, la vésicule ne jouant plus son rôle de stockage de la bile, ce qui irrite le colon. Progressivement, le cholédoque va s'élargir pour pallier l'absence de vésicule.

Une alimentation normale peut être reprise dès le lendemain de l'opération.
Les plaies ne requièrent aucun soin puisque les fils et colles utilisés ne nécessitent pas de séance de retrait de fils.

La douche est possible dès le lendemain, et l'activité professionnelle peut être reprise après une semaine de repos, (un mois en cas de cholécystite aigüe opérée par voie ouverte).

Un suivi post-opératoire est effectué par le chirurgien qui revoit le patient environ un mois après l'opération, et prescrit si nécessaire une analyse de sang de contrôle.