Sleeve gastrectomie

La sleeve gastrectomie est, comme toute opération de chirurgie bariatrique, réservée aux patients en surpoids important présentant un Indice de Masse Corporelle (IMC) supérieur à 40, ou supérieur à 35 mais associé à au moins une comorbidité (maladie cardiovasculaire, apnée du sommeil, maladie ostéo-articulaire…).

Conditions préalables pour envisager l'intervention

Outre cet IMC, le patient doit avoir tenté une perte de poids par un traitement nutritionnel et un suivi psychologique pendant au moins 6 mois, sans succès, et présenter un risque opératoire minime.

Ces conditions sont nécessaires pour que la décision de recourir à cette chirurgie soit mûrement réfléchie, et ce sont également les conditions imposées pour une prise en charge par la Sécurité sociale.

En quoi consiste la sleeve gastrectomie ?

La sleeve gastrectomie est devenue une des opérations les plus pratiquées dans le monde. C'est une technique restrictive simple qui consiste à réduire l'estomac par ablation partielle, le plus souvent sous celioscopie. La celioscopie est une vidéochirurgie permettant de petites incisions et donc de petites cicatrices abdominales, d'environ 1 centimètre.

La part de l'estomac sectionné est d'environ 2/3 de son total, 3/4 au maximum. La partie restante est calibrée au moyen d'un tube, qui donnera forme et volume à cet estomac réduit à environ 200 ml.

La résection est pratiquée dans le sens de la longueur de l'organe. De ce fait, mécaniquement et simplement, la quantité de nourriture absorbable est réduite, ainsi que la production de l'hormone de l'appétit, la ghréline.

L'opération ne perturbe pas la digestion des aliments, mais les aliments passent plus rapidement dans l'intestin.

Comment se déroule l'intervention ?

Sous anesthésie générale, l'abdomen est d'abord dilaté avec un gaz spécifique, puis les incisions étroites sont pratiquées, permettant d'introduire la caméra et les outils robotisés. La résection nécessite environ 90 minutes d'intervention.

Du fait de cette technique chirurgicale peu invasive, et comme le système digestif n'est pas modifié, l'hospitalisation est courte, parfois simplement en ambulatoire ou jusqu'à et 3 nuits selon le profil de la personne opérée.

Les douleurs sont modérées, dues au gaz utilisé pour dilater l'abdomen ; elles disparaissent rapidement.

Les patients déclarent que les trois premiers jours peuvent être pénibles du fait de nausées, désagrément qui là encore s'estompe rapidement et ne constitue pas en soi une complication.

Le patient peut rapidement rentrer à domicile, muni d'une ordonnance de suppléments vitaminiques, et d'anticoagulants qui peuvent être administrés sous forme injectable.

Comme pour le ByPass, le port de bas de contention et d'une gaine de maintien abdominal est recommandé pendant les semaines qui suivent l'opération afin de prévenir les risques de phlébite.

L'alimentation peut être reprise dès le lendemain de l'opération, sous forme liquide, puis mixée pendant trois semaines, en favorisant les apports protéinés. La reprise d'une activité physique, simple marche quotidienne pour commencer, est impérative.

En quoi consiste le suivi post-opératoire ?

Comme pour toute opération de chirurgie bariatrique, le suivi régulier du patient est gage de succès à long terme.

La première année suivant l'intervention est stratégique car la perte de poids est importante et rapide : il s'agit aussi au cours de cette année d'adopter de nouveaux réflexes permettant de limiter la reprise de poids au cours de la seconde année.

Au cours de consultations régulières (3 consultations au moins la première année, une par an ensuite), on surveillera donc qu'aucune carence ne se produit et que les compléments vitaminés sont bien pris.

On veillera également à ce que de nouveaux modes alimentaires soient adoptés, avec l'aide d'un médecin nutritionniste.

Le chirurgien surveillera également les tissus de l'œsophage et de l'estomac, par des fibroscopies de contrôle tous les ans, puis tous les 4 à 5 ans.

En fonction du patient, la poursuite d'un suivi psychologique peut s'avérer utile et complémentaire.

Quels sont les effets d'une sleeve gastrectomie ?

Bien que le résultat définitif dépende de chaque patient, on constate en moyenne après l'opération :

  • Une perte de 70 à 80 % de l'excès de poids après 1 an,
  • Une perte de 60 à 70 % de l'excès de poids après 5 ans, poids qui se stabilise alors.

Un patient pesant 120 kg avant opération pèsera en moyenne, après 5 ans, 80 à 90 kg.

Attention, ce résultat et sa stabilité dépendent beaucoup de la capacité du patient à adopter de nouvelles habitudes alimentaires et un mode de vie incluant une activité physique régulière.

Par ailleurs, conséquence de la perte de poids, les pathologies associées se trouvent très diminuées dans 60 à 80 % des cas : diabète de type II, hypertension artérielle, troubles métaboliques, atteintes articulaires, apnée obstructive du sommeil, etc.

La technique de la sleeve gastrectomie, très simple, maintient le circuit intestinal d'origine, et présente peu de risques. Le bénéfice est patent à long terme.

Des complications sont-elles possibles ?

Le risque opératoire zéro n'existe pas, mais la sleeve gastrectomie est une pratique courante, bien maîtrisée, dont le succès témoigne de ses bons résultats.

Deux types de complications sans danger mais inconfortables peuvent survenir chez environ un patient sur deux :

  • la carence en vitamines, notamment B12, qui peut être rapidement corrigée avec des compléments adaptés ;
  • le reflux gastro-œsophagien, qui se manifeste par des remontées de liquide acide de l'estomac vers l'œsophage avec une sensation de brûlure. La prise d'antiacides soulage efficacement, et une fibroscopie permettra de surveiller l'apparition de toute lésion.

Deux types de complications sont plus graves mais nettement plus rares :

  • le saignement post-opératoire, qui intervient dans les premières heures suivant l'intervention. Il faut alors le plus souvent ré-opérer pour stopper le saignement, et éventuellement effectuer une transfusion sanguine. Cela prolonge la durée de l'hospitalisation de quelques jours mais permet de régler la difficulté aussitôt ;
  • la fistule, c'est-à-dire l'apparition d'un trou dans la paroi de l'estomac, survient chez moins de 1% des patients. La cicatrisation de ce trou pourra nécessiter plusieurs opérations et des séjours plus longs à l'hôpital afin de surveiller la bonne cicatrisation. L'arrêt du tabac en amont de l'opération permet de réduire ce risque.

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